samedi 28 février 2009

Petite chronique resto

J'ai décidé de faire une petite liste de restaurants que je recommande à Munich. C'est une liste très subjective, il va sans dire, et il me reste beaucoup de places à explorer! Je devrais mettre la liste à jour au fil de mes découvertes...

Bavarois:
(Je n'aime pas beaucoup la bière de l'Hofbräu et je trouve que l'Hofbräuhaus est trop touristique... Mais si vous voulez la musique et tout...)

- Augustiner (Neuhauser Str. 27)
Nourriture typiquement bavaroise, la meilleure des 6 grandes brasseries de Munich (à mon avis!). Section restaurant ou brasserie, avec de longues tables en bois.

- Paulaner im Tal (Tal 12)
Nourriture typiquement bavaroise, pour ceux qui préfèrent la Paulaner! Section restaurant et bar, biergarten à l'arrière l'été.

- Wirtshaus zur Brez'n (Leopoldstr. 72)
Pour s'arrêter prendre un breze avec fromage aux herbes et une bière ou pour un repas complet - les serveurs en lederhosen et le décor en bois ajoutent à l'atmosphère...

- Georgenhof (Friedrichstr 1)
À mon avis, c'est le plus beau resto de cuisine bavaroise, avec un intérieur tout en bois. Le menu du jour offre habituellement des plats typiques (jarret de porc, oie, ...), quelques offres bio, ainsi que des mets plus intrigants (comme une panna cotta betteraves/choux fleurs). Pour une petite fringale, le pain maison, avec du beurre salé, est délicieux et le tout s'accompagne d'Augustiner.

Biergarten:

- Hirschgarten (près de la station du même nom): le plus gros de Bavière, voir cet article

- Seehaus Biergarten (Englischer Garten, près de Münchner Freiheit)
En bordure d'un lac (Kleinhesseloher See), il est presque toujours bondé, mais son emplacement au cœur du Garten est très apprécié.

- Augustinerkeller (Arnulfstr. 52)
C'est notre Biergarten favori à Munich, parce qu'il offre notre bière préférée (Augustiner), mais aussi et surtout parce qu'il est dans un petit boisé, une belle option en été! Il est aussi très proche du site de l'Oktoberfest - une bonne alternative si on veut échapper à la folie du Wies'n!

- Chinesischer Turm (Englischer Garten, près de Giselastr.)
Le Biergarten encercle la tour chinoise dans le Garten (une tour de 25 mètres de style chinois, en bois). Facilement repérable et accessible, il y a presque toujours un orchestre de cuivres de style bavarois qui y joue pour le plus grand plaisir des touristes.

- Mühlenpark Garching (Mühlgasse 48, Garching)
Ce Biergarten est au nord de Munich, dans la petite ville de Garching. Comme tout vrai Biergarten, on peut y amener sa propre nourriture et les prix sont vraiment abordables, contrairement à plusieurs Biergarten du centre de Munich. L'emplacement est aussi joli, dans un boisé en campagne, près d'un ruisseau.

Salades/sandwiches:
- Dean&David (Schellingstr. 13)
Produits frais, bonnes salades et wraps: une bonne place pour un midi pressé ou un petit snack...

Italien:
- Osteria italiana (Schellingstr. 62)
Nourriture excellente, choix impressionant de vins, service impeccable, atmosphère chaleureuse. Le vitello tonnato fond dans la bouche tout comme les raviolis ricotta/épinards au beurre et à la sauge. L'agneau, décliné en trois coupes dans l'assiette, les fromages et le semi-freddo aux noisettes étaient excellents. À recommander absolument pour une soirée spéciale (avec réservation)! L'accent est sur la qualité, non sur la quantité et les prix sont assez élevés; de petites attentions sont toutefois incluses (bruschetta, bisuits aux noisettes).

- Garibaldi (Schellingstr. 60)
Boutique de vins (la liste est impressionante!) et bar pour prendre un verre avec un goûter léger. Ils sont associés à l'osteria.

- Il Grappolo (Adalbertstr. 28)
Petit restaurant d'environ une vingtaine de places. Parfait pour s'arrêter prendre un verre de vin.

- Lo studente (Schellingstr. 30)
Très bonne pizza au four à bois pour un prix modique. Et ils ont de l'aranciata San Pellegrino!

- Bei Mario (Adalbertstr. 15)
Très bonne pizza au four à bois. Le menu est impressionant et il me faudra définitivement essayer les pâtes maison!

Européen:
- Glockenspiel (Marienplatz 28 - 5e étage)
La vue sur l'hôtel de ville est superbe, la nourriture est excellente, le service est très bon. Au menu: crème de tomates, tome de chèvre grillée avec noix et salade, ragoût de veau, saumon au safran... Le petit restaurant offre une ambiance feutrée propice aux soupers en tête-à-tête. Le Glockenspiel a aussi une section bar détachée, très agréable pour prendre un verre entre amis.

Indien:
- Royal india (Westendstr. 117)
Je n'y suis allée qu'une fois, mais tous les gens qui m'accompagnaient ont semblé apprécier leur expérience et le poulet au beurre était à la hauteur de mes attentes. Le souper était bon et les prix, honnêtes. L'atmosphère chaleureuse me donne envie d'y retourner.

Mais celui-ci est vraiment très bon (quoique légèrement en dehors de Munich):
- Moti Mahal (Schleißheimer Straße 4, Garching)
Si vous voulez manger indien et que Garching n'est pas trop loin!

Japonais:
- Sushiya sansaro (Amalienpassage 89)
Pour un fix de sushis à Munich, c'est vraiment un resto exceptionnel; le service et la nourriture, préparée par des chefs japonais que les clients peuvent voir travailler, sont irréprochables. L'endroit est relativement petit (il y a des tables, mais aussi des places sur tatami), alors il est préférable de réserver.. Le resto offre aussi des sushis à emporter.


jeudi 26 février 2009

En grève!

Pour la deuxième fois cette année, les transports publics de Munich seront en grève demain... Seuls certains trajets d'urgence seront desservis, ce qui veut dire que je devrai travailler à la maison... Je travaille souvent à la maison, i.e. je travaille souvent un peu le soir après le souper ou la fin de semaine, surtout si j'ai des présentations à préparer... Ce que je fais parfois, c'est suivre des réunions de travail au CERN à partir de chez moi, via mon ordinateur, surtout lorsqu'elles sont tôt le matin: c'est comique de suivre une conférence en pyjama tout en mangeant un bol de céréales! Mais c'est encore mieux d'être dans le feu de l'action, c'est-à-dire au CERN même (j'y étais d'ailleurs la semaine passée)...


vendredi 20 février 2009

Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins....

à bicycletteeeee...
Le vélo à Munich, c'est le moyen de transport par excellence. Été comme hiver, petits ou grand-parents se promènent à vélo. Il faut dire qu'il y a des pistes cyclables partout, bien isolées de la route comme les trottoirs pour les piétons. Il faut apprendre à faire attention, comme piéton, à ne pas empiéter sur la piste cyclable: ça peut être dangereux! Il n'est d'ailleurs pas rare d'entendre les petites sonnettes de cyclistes impatients... Les munichois sont donc souvent sur deux roues, pour aller faire l'épicerie avec leur petit panier accroché à l'avant ou à l'arrière ou encore pour se rendre au métro le plus proche... Les énormes stationnements pour vélos en bordure des stations sont d'ailleurs toujours bondés (un peu moins l'hiver peut-être), comme en témoigne cette photo de la station à côté de chez moi (une station très secondaire):


La bonne conduite des cyclistes est dûment régulée par la police, qui donne réellement des contraventions pour la conduite sans lumière la nuit, l'usage du cellulaire durant la conduite ou pire, pour la conduite en état d'ébriété - les infractions à vélo pouvant aussi entraîner des points d'inaptitude sur le permis de conduire automobile.

lundi 2 février 2009

La belle vie du physicien

Voici un texte de Luca que j'ai traduit (voir l'original en italien ici) - je le trouvais intéressant, j'espère que vous l'apprécierez aussi!

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Il est presque midi. Après m’être retourné quelques fois dans le lit, je dois élaborer un plan pour maintenir la chaleur qui me permettra d’arriver sain et sauf à mes vêtements en cet après-midi d’hiver; les yeux rougis par le mal de tête, je sors de la chambre et croise le regard de mon père qui me dit, avec un sourire que je qualifierais d’indisposé – et peut-être d’un peu irrité : « Elle est vraiment belle, la vie du Physicien! ».

Le flot de ses paroles continue – non, peut-être est-il fini, mais leur écho continue de rebondir dans ma tête. Je suis brutalement ramené aux pensées de la soirée précédente, quand j’avais commencé ou plus exactement recommencé – encore - le calcul de ce tenseur de spin qui me rend fou depuis des jours, sur ces feuilles format A3 qui, parfois, ne sont même pas assez grandes pour contenir l’entièreté des formules en théorie des champs – et qu’il soit bien compris que je parle ici des formules en notation compacte – sur ces feuilles gravées à l’encre de ce stylo qui marque mon majeur d’un cal que je porte maintenant depuis des années – depuis que j’ai commencé à écrire en tenant ce stylo plus comme une arme que comme un instrument, depuis que j’ai commencé à parler tout seul pour me rendre mieux compte de ce que je dis, depuis que j’ai commencé à parlé à Dieu; je débute en caressant la feuille du revers de la main, j’en sens l’odeur, je scrute son immaculation, puis je commence à la marquer de ces signes qui pourraient avoir été Ses choix et je Lui demande pourquoi Il a fait les choix qu’Il a faits ou si, au contraire, ces choix ne nous semblent des choix que parce que nous ne voyons pas encore qu’il n’aurait pas pu en être autrement, qu’ils sont des nécessités ; et je calcule un tenseur de spin, mais il s’avère trop général : il n’est pas un cas spécial de complète antisymétrie mais devrait l’être – ou peut-être ai-je mal vu au début ? – mais il me semble que non, j’ai fait les calculs plusieurs fois, ces calculs-ci je les ai fait plusieurs fois, obtenant toujours le même résultat et je les ai refaits avec des méthodes et par des voies alternatives, toujours le même, mais les autres calculs ne donnent pas ce qu’il me semble avoir deviné, peut-être me suis-je trompé ou simplement n’ai-je pas fait assez attention – il faudra les refaire, concentré; cette fois, cela donne exactement ce que je voulais : j’avais raison - ou peut-être pas, après tout j’ai refait les calculs deux fois et ils m’ont donné une fois raison et une fois tort, il serait mieux de les refaire encore une fois, concentré ; encore une fois, cela fonctionne, je pense que maintenant, peut-être, oui, c’est vrai que cela fonctionne, mais pendant que je calculais, il m’est venu l’idée que j’aurais peut-être pu voir la chose différemment, essayons d’y penser un peu – c’est certain, y penser maintenant que les calculs semblent fonctionner est stupide, mais d’un autre côté, je ne dois pas chercher de comprendre l’univers pour avoir raison, je dois chercher d’avoir raison dans ma compréhension de l’univers, ce n’est pas la renommée, mais la curiosité ; je dois être fatigué car j’ai perdu la dernière demi-heure à fixer la feuille griffonnée et il fait maintenant nuit noire : les calculs prennent tellement de temps ! – mais je ne peux pas aller au lit comme ça, sans avoir vu au moins qu’il peut y avoir un indice de solution, un début de résolution ; quand bien même j’irais au lit, je ne réussirais pas à éteindre mon cerveau, je ne dormirais pas ; je vais me promener, il fait très froid mais c’est mieux comme ça, ça me réveillera un peu et il y a cette odeur de pain ; je n’ai même pas un euro sur moi, non, j’ai deux euros et des broutilles : je pourrai acheter le pain frais, comme la nuit ; je parle un peu au boulanger, je sors, je mange, ça va mieux, je n’ai pas pris de jus, je n’avais pas mon portefeuilles, c’était déjà inespéré d’avoir deux euros, mais Marie-Hélène sera fâchée parce qu’elle dira que je n’ai pas mangé ma ration de fruits quotidienne – je volerai une pêche dans le champ, oui, c’est ça - une pêche en hiver ! – aujourd’hui ça sera comme ça pour les fruits… Dans la maison, la tiédeur du chauffage m’assoupit un peu, mais la balance est que je suis quand même plus réveillé que lorsque je suis parti et je me remets devant la feuille - non - je me promène dans la chambre, j’ai les idées peu claires et ce n’est pas bon signe, le lit m’appelle, mais la curiosité de voir comment sont les choses est plus forte, je m’assois, commence à penser, oui, oui je le vois, non, ça j’y ai déjà pensé avant, non, non je le vois, je le vois, en fait, peut-être, peut-être – rien, ça ne peut pas se voir comme ça, je dois faire le calcul, il me dira si j’avais raison ou non ; je suis un peu perdu dans mes pensées, je tiens avec quatre doigts de la main gauche les quatre termes que je dois additionner alors que mon pouce, appuyé sur la feuille, sert de levier ; je fais la somme, je simplifie, non, non j’ai simplifié en laissant trop peu de traces, je ne sais plus si j’ai déjà additionné les connections – merde ! - le travail de la dernière demi-heure est aux ordures, je dois le refaire, mais je pense avoir vu, entre temps, que le comportement était celui attendu – excellent ! - je m’y remets, excité, concentré ; je fais attention, les quatre doigts sur les termes spatio-temporels à additionner, je dois me rappeler que le temps entre avec le signe opposé de la métrique, ça va, je le vois, une heure de calculs et je vois le résultat, nous y sommes, il fait tellement nuit que c’est déjà l’aube, mais je vois le résultat, oui, très bien, je l’encadre – deux fois – et je l’encercle, ça va bien, j’ai refait les calculs plusieurs fois, le résultat est le même et c’est celui que j’avais imaginé, j’ai eu une belle intuition ; je contrôle, je fais un exemple de cas particulier, le livre me donne quelques ordres de grandeurs en trop – ça ne va clairement pas, je dois avoir mal recopié les coefficients, je regarde dans un autre livre et c’est plus clair : il y a deux ordres de grandeur en trop - mais comment ? - ça va, les calculs sont corrects, cela ne peut pas me donner quelques choses d’aussi différent, ça ne serait même plus une erreur tellement c’est insensé – merde ! - non, ce n’est pas merde mais un blasphème qui m’échappe, un de ceux qui ne serait compris de personne : une ligne de crayon à travers le résultat encadré et encerclé, un coup de hache de guerre à Dieu qui a fait l’univers intelligible mais trop difficile – au moins pour moi, au moins pour ce soir ; je suis fatigué, je ne réussirai plus à voir ce que j’espérais, un autre blasphème, une autre ligne et je déchire la feuille ; il y a pire que moi, il y a ceux qui travaillent sur un projet pendant des années avant de voir un résultat, et il y a encore pire, ceux qui travaillent pendant des années avant de voir que le résultat auquel ils ont cru toute leur vie est faux ; et je me sens comme eux, je me sens un esprit parmi tous ces autres qui aspirent à concevoir ce que l’esprit de Dieu a pensé au moment de lancer tout ça, je me sens partie de ceux qui ont saisi tant de choses, de ceux qui en ont saisi peu et aussi de ceux qui n’ont rien saisi, je sais comment ils se sentent, je sais ce que cela veut dire de passer la nuit à penser, à se promener pour débusquer l’inspiration comme si l’inspiration se trouvait en quelque lieu matériel - mais quand tu n’as rien d’autre tu fais aussi comme ça - et tu te rends compte que tu es en train d’explorer la chose la plus grande, la plus profonde et plus complexe qu’il y ait, et qu’il y a un moyen de la faire tienne, pour toi, pour l’humanité entière, et que la possession de cette chose pourrait être le but ultime de l’intelligence humaine, du genre humain, tu te sens rempli de cette énergie qui te pousse aux limites de ta capacité mentale, sachant que cela pourrait aussi te détruire car si, après des années et des nuits passées à chercher à en comprendre une partie tu voyais qu’il se pourrait que tu ne puisses pas y arriver, cela te détruirait vraiment, il y aurait à l’intérieur de toi un poids si lourd qu’il te noierait. Peut-être n’ai-je pas pensé toutes ces choses, peut-être n’était-ce qu’un rebond de ce poids qui s’est retourné en moi au moment où l’écho de ces paroles a retenti – ou peut-être le flot de paroles n’était-il pas fini : « Elle est vraiment belle, la vie du Physicien! ».
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depuis le 27.09.2007

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